PRÉSENTATION
« Disons cela en plus court : la poésie se refuse-t-elle aux séductions de la gnose ? Oui, mais le poète, lui, ne cesse de les subir : d’être en situation de leur trouver sens et d’avoir à lutter pour s’en défaire. La poésie se porte-t-elle à l’avant des mots, vers l’immédiat, dans le simple, oui, mais le poète n’en reste pas moins dans les trébuchements de son entreprise, et sur cette voie qui semble se perdre il ne peut s’empêcher de recommencer à rêver. Et comme ce sentiment d’exil, ces affres, ces rêveries, c’est ce que déjà vivaient les gnostiques, ne peut-on en conclure que l’expérience de ceux-ci et celle du poète se retrouvant prisonnier d’un moment de son écriture sont en fait, structurellement, les mêmes ? Autrement dit, que la tentation gnostique, que la poésie refuse avec véhémence, est néanmoins l’entrave qu’elle sent rivée à son pied ? Que dans le bien qu’elle voudrait être la gnose est, disons cela d’un mot, son péché originel ? »
Ce petit livre explore ce rapport aussi conflictuel qu’intime qui lie la poésie à la sensibilité gnostique et à ses chimères. C’est sur quelques exemples : Baudelaire ; un piège tendu à la poésie, le palimpseste ; un poète, Alain Veinstein, qui cherche à se délivrer du pessimisme métaphysique.
En "Extrait 2", le Prière d'insérer de l'ouvrage.